Les détenteurs d’animaux d’autrefois sa- vaient exactement quels arbres et arbustes convenaient le mieux pour la feuillée, et quelles proportions de ce fourrage profitaient le mieux à leurs bêtes. Ce savoir s’est essentiellement perdu avec l’arrivée des races à haut rendement et les pratiques d’élevage intensif qu’elles exigent. Pourtant, la feuillée présente de nombreux avantages. Tout d’abord, les feuilles, riches en oligoéléments et en fibres, sont bonnes pour la santé des animaux et favorisent leur digestion. Elles présentent éga lement un intérêt pour tenir en respect les parasites intestinaux, car les feuilles, l’écorce et les bourgeons contiennent beaucoup d’acide tanique, de résine et d’autres substances qui mènent la vie dure aux parasites. Ainsi, les tanins présents dans les feuilles séchées des noyers ou la résine des conifères en sont deux bons exemples. De plus, on trouve les feuilles directement sur place, à la ferme. Ce n’est pas un fourrage qu’on a besoin de faire venir de loin, ce qui est un atout supplémentaire.
Tonnelles
Coupées jusqu’à la mi-juin, les feuilles contiennent moins de composants amers et sont davantage appréciées des bêtes. Les agriculteurs qui ont une aire de battage ou une tonnelle peuvent y sécher les branches couvertes de feuilles qu’ils viennent de couper. On peut également les laisser sécher à l’air libre nouées en fagots peu serrés. Peu importe si une petite pluie vient les mouiller – l’humidité favorise une fermentation qui rend les feuilles plus digestes pour les animaux. Indépendamment du procédé de séchage, les animaux apprécieront la variété d’un plan d’affouragement hivernal comportant des feuilles séchées.
Culture fourragère à plusieurs étages
La taille régulière des pousses âgées d’un ou deux ans produit les trognes ou arbres têtards (p. ex. les saules têtards). Si on laisse pousser ces arbres conduits en têtards à environ 1.5 m du sol, ils laissent passer suffisamment de lumière pour que l’herbe poussant à leur pied puisse prospérer. Ainsi, on peut même faire pousser du fourrage à plusieurs étages. Avec le temps, les arbres têtards habillent le paysage de silhouettes pleines de caractère qui, avec leurs structures grossières et leurs parties mortes, offrent des lieux de vie multiples aux insectes et aux oiseaux.
Un marché mutuellement profitable pour la conservation des variétés de saules
De nombreuses plantes ligneuses se prêtent à la feuillée (voir encadré), dont les saules. Cependant toutes les espèces de saules ne sont pas également appréciées des animaux, les uns ayant un goût nette- ment plus amer que les autres. Dans notre projet de conservation des saules menacés, nous avons collationné les variétés de saules les plus appréciés des chèvres, mou- tons et compagnie. Beaucoup peuvent être conduits en têtards (voir encadré). L’éleveur qui veut du bien à ses quadrupèdes peut trouver un avantage à militer pour la conser- vation des variétés de saule.
Plantes ligneuses qui conviennent pour la feuillée
La feuillée est recommandée comme complément à l'alimentation normale. Cela permet d'enrichir le fourrage de pâturage ou d'hiver avec des ingrédients précieux pour la santé. Il est déconseillé de nourrir les animaux exclusivement et unilatéralement avec la feuillée. Les espèces suivantes sont des exemples de plantes ligneuses qui conviennent à la feuillée.
- Frêne
- Orme
- Tilleul
- Saule*
- Bouleau
- Hêtre
- Harme
- Marronnier
- Châtaignier
- Cornouiller
- Pin
- Épicéa
- Mélèze
*Les variétés de saules ProSpecie-Rara qui se prêtent pour être conduites en saules têtards:
- Capriasca
- Soorwiesli
- Aglaia
- Netta Statham
- Black German
- Cinnamomea
- Heidenriet
- Regalis
Des informations et des sources d'approvisionnement pour les variétés de saule ProSpecieRara peuvent être trouvées ici.